Faut-il être une grande organisation pour avoir un impact significatif ? Faut-il appartenir à un grand groupe pour contribuer à la transition vers une société plus juste, plus durable et plus heureuse ? Fort heureusement, non. Les TPE et les PME locales ont non seulement un rôle à jouer, mais elles sont aussi les mieux placées pour réellement transformer nos modes de vie et nos territoires. Coup de projecteur sur un maillon sous-estimé de la transition.
Un article écrit par notre partenaire Agence Déjà Demain
Les TPE et PME vers une société plus résiliente
Les crises économiques, politiques, climatiques se succèdent à un rythme toujours plus rapide : on est entré dans une ère de polycrises. Pour les entreprises, les grandes comme les PME, habituées à planifier dans un monde stable, ces nouveaux paramètres constituent un défi majeur. Il s’agit de tenir le cap malgré les pénuries de matières premières, la hausse du prix de l’énergie et des marchés au comportement imprévisible.
Pour relever ce défi, la taille n’est pas nécessairement un avantage. Elle peut même devenir un handicap. En effet, comme le souligne le biologiste Olivier Hamant, qui souffle désormais à l’oreille des leaders du CAC 40, la performance doit laisser place à la robustesse.
Dans un monde mouvant, explique l’expert, il s’agit de s’inspirer de la nature pour survivre. Comment ? En misant sur des organisations décentralisées, distribuées, des petites équipes autonomes et agiles, des produits et des sources d’approvisionnement diversifiées…
Un exemple ? Quand on parle de résilience énergétique, mieux vaut avoir un mix énergétique et des sources très locales plutôt qu’un réseau national très performant, mais paralysé à la moindre panne. C’est là que les PME et TPE ont un rôle à jouer ! Concernant la résilience alimentaire, les producteurs locaux, les circuits courts, les commerces de proximité sont des chaînons indispensables ! Quand on sait qu’une ville comme Paris n’a pas une semaine d’autonomie alimentaire si elle n’est pas ravitaillée par camions ou par avion (1), on comprend que la résilience passe par une relocalisation de nos besoins essentiels.
Les petites entreprises seront le maillon fort de cette transformation. Car la résilience ne sera pas seulement énergétique et alimentaire : elle concernera aussi l’habitat (y compris le mobilier et la décoration), la santé et pourquoi pas les vêtements, les cosmétiques, la vie culturelle… Le vivier d’entreprises locales répondant à des besoins locaux a de beaux jours devant lui.
Les TPE et PME incubateurs d’innovation
De quoi sera fait l’avenir ? Bien malin celui qui peut le prédire. Selon toutes probabilités, les contraintes vont augmenter. La fin de l’abondance, le tassement de la consommation et le durcissement des réglementations sont déjà en cours.
La seule chose certaine concernant l’avenir des entreprises est que l’on ne peut plus continuer comme avant. En matière de planification et de gestion, il va nous falloir intégrer l’incertitude et la fin de la croissance obligatoire. En matière de management et de gouvernance, nous allons devoir apprendre à faire avec des équipes plus autonomes, plus libres, sous peine de les perdre.
Il va donc falloir réinventer l’entreprise. Rien de moins ! Et quel meilleur endroit qu’une PME ou une TPE pour oser ? Parce que les petites organisations sont agiles, qu’elles peuvent se réorienter plus facilement, elles ont un pouvoir d’innovation énorme. Elles naissent d’ailleurs parfois d’une très bonne idée innovante, portée par un entrepreneur visionnaire. Il peut s’agir d’une innovation technologique bien sûr mais aussi d’innovations sociales.
Un exemple : l’entreprise Pocheco, un fabricant d’enveloppes dans le Nord de la France. Cette PME a littéralement TOUT réinventé : son offre (matériaux biosourcés, réduction des contenants, limitation des plastiques), son organisation (activité collective 1h chaque jour, taille de l’entreprise limitée à 150 personnes), son site de production (toitures végétalisées, récupération d’eau de pluie, économies d’énergie)… Un modèle de transition écologique qui a fait émerger un nouveau métier chez Pocheco : le conseil pour d’autres entreprises !
Les TPE et PME : un impact sur la vie réelle
On le sait, la principale variable d’ajustement vers une société plus juste, plus durable et plus heureuse, c’est une transformation de nos modes de vie. Dans l’éternel débat entre “les petits gestes” que chacun doit faire et l’impulsion politique, il nous semble que les deux doivent concourir à nous permettre de vivre des vies plus sobres en termes de consommation, plus ancrées dans le territoire, laissant plus de place aux relations et à l’expression de soi.
- Accompagner les citoyens dans le changement de leurs modes de vie, concrètement et jour après jour, ce sera aussi la mission des TPE et PME.
 - Apprendre à réparer plutôt que jeter.
 - Créer des boucles d’économie circulaire locales pour les meubles, l’équipement sportif, les vêtements.
 - Créer du lien social pour les aînés ou les parents isolés.
 - Transporter ceux qui n’auront pas de voiture individuelle dans les zones peu desservies par les transports en commun.
 - Réapprendre aux familles à cultiver leur jardin, entretenir leur maison…
 
L’impact réel de ces transformations peut être fait à l’échelle locale, par les acteurs de proximité que sont les TPE et PME.
Quels moyens pour s’engager ? les TPE et PME ouvrent la voie
On entend souvent qu’il faut des moyens et des équipes dédiés à la fameuse RSE (Responsabilité Sociale des Entreprises) pour pouvoir faire sa transition. Une idée qui exclurait de fait les TPE et PME. Or il y a d’autres moyens de se transformer, que les petites entreprises pratiquent depuis toujours : être malin.
Car la transition écologique est aussi pleine de bon sens. Moins de gaspillage, moins de déchets, moins de consommation de packagings, d’énergie, d’eau… Quand on est une petite équipe, on peut plus facilement se donner des nouvelles règles communes. Chez Pocheco, la boussole choisie est “l’écolonomie” : toute décision repose sur trois piliers (écologie, social, économie), intégrant les contraintes environnementales et sociales dans les processus de production et les choix stratégiques. A la clé, des décisions vertueuses et qui contribuent également à un bon bilan comptable. Ils ont réalisé une économie de 37 % grâce à des décisions globales et rationnelles (optimisation des contenants, réduction des transports) ! La partie conseil et visite du site, liée à leur exemplarité, contribue au chiffre d’affaires à hauteur de 10 %. Alors, qui est prêt à se lancer dans l’aventure ?
Et si votre entreprise faisait partie de la solution ? Lisez notre article sur les 10 bénéfices d’une démarche responsable pour les TPE et PME.